Emmanuelle Jarry, diplômée en 2008

D’abord étudiante en histoire au domaine universitaire de Cholet après un bac Littéraire, j’ai suivi dès la licence 3 le parcours Histoire – Patrimoine écrit : Bibliothèques, puis le Master 2 professionnel Gestion et animation des réseaux documentaires qui ouvrait à l’Université d’Angers l’année même où je pouvais y entrer, en 2007/2008.
Cette formation très complète en terme de cours magistraux et de rencontres avec des professionnels couvrait l’ensemble des missions qu’un bibliothécaire ou documentaliste peut être amené à effectuer, quel que soit son milieu professionnel (scolaire, d’entreprise, fonction publique d’état ou territoriale etc) ou son niveau de responsabilité. Le cursus permettait aussi de se préparer efficacement aux concours et donnait l’occasion de faire plusieurs stages, que j’ai trouvés en médiathèque municipale, en musée, en bibliothèque universitaire et au centre de documentation de la Maison des Sciences Humaines d’Angers.
Les cours alliés à ces expériences professionnelles m’ont permis de réussir le concours de bibliothécaire territorial en novembre 2008.
Depuis septembre 2008 (et jusqu’en avril 2009), je travaillais déjà comme assistante documentaliste à la médiathèque de l’Ecole Supérieure d’Agriculture d’Angers. Un premier poste utile pour approfondir ses connaissances en matière d’aide à la recherche documentaire ou en informatique, mais qui confirmait aussi mon souhait de m’orienter plutôt vers les bibliothèques municipales : un public éclectique, une démarche de service public, la valorisation de ressources culturelles pluri-thématiques, le souci de donner accès à la culture et aux loisirs à tous…
Après l’inscription sur liste d’aptitude et quelques convocations à des entretiens, je décroche mon poste actuel à la Bibliothèque municipale de Tours en avril 2009. Je deviens « responsable de la Médiathèque François Mitterrand, de la coordination des actions culturelles et du développement des services aux publics empêchés ».
Cette Médiathèque de quartier est récente (2007) et particulièrement dynamique : une équipe d’une petite vingtaine de collègues, environ 8000 lecteurs. Je n’ai aucune responsabilité documentaire : pas d’acquisitions, ni de catalogage… Je suis donc loin de l’image que les gens ont du travail d’une bibliothécaire. En revanche, je suis ravie d’être en contact avec des gens extrêmement différents : programmer des expositions, des projections de films, des concerts et des rencontres littéraires nous met en contact avec des artistes et des personnalités aux univers très variés. J’aime aussi suivre l’élaboration de nos supports de communication. Enfin, mettre en place des projets pour répondre aux besoins et attentes des publics handicapés et « empêchés » (c’est-à-dire qui ne peuvent se déplacer jusqu’à la bibliothèque, car en maison de retraite, à l’hôpital, détenu à la maison d’arrêt etc., ou bien les personnes issues d’un milieu culturellement ou socialement pauvre, qui considèrent que les bibliothèques ne les concernent pas, les primo-arrivants par exemple…) c’est nouer des partenariats avec des structures et des professionnels du champ médico-social, éducatif, associatif, qui ont des préoccupations certes différentes des nôtres, mais avec lesquels des passerelles sont possibles, pour que la culture pour tous soit une réalité. C’est une source d’enrichissement humain, relationnel très important, qui fait oublier qu’être bibliothécaire, c’est aussi encadrer une équipe : établir des plannings de service public, procéder aux entretiens d’évaluation, vérifier le bon état du bâtiment et le bon fonctionnement de l’établissement, bref, des tâches moins glamour mais essentielles.
Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour nos petits lecteurs adorés…